28 DE MAIO DE 1893 – NÎMES: O “ELEGANTE E ARROJADO” CAVALEIRO” JOSÉ BENTO DE ARAÚJO PARTICIPA NO DESFILE QUE ANTECEDE A TOURADA (na imprensa francesa)


 

Bibliothèque nationale de France 


PLAZA DE TOROS

Samedi soir.

Le public afficionado de notre ville et des environs attend avec impagtience la course de demain. On sait pourquoi. Deux taurreaux Criminal et Pollero seront combattus à l’Espagnole et, spectacle inédit dans nos Arènes, deux cuadrillas avec leur matador respectif, figureront dans  cette course qui s’«annonce exceptionnellement brillante.

Notre supplément gratuit et orné d’instantanés photographiques pris pendant les courses de Peppe-Hillo, donne le programme de cette fête tauromachique. Nous disons simplement ici, pour calmer dans le public certaines craintes exagérées, que Enrique Santos (a) Tortero qui remplace Jose Rodriguez-Pepete, blessé à Talavero, (NOTA: Talavera de la Reina.) est loin d’être un novice dans l’art.

Henrique Santos (a) Tortero est né à Séville, en 1864. Curro lui donna les premières leçons tauromachiques en 1878 et bientôt le jeune Tortero commença à figurer dans les courses de la province de Séville comme banderillero: cependant sa véritable vocation était de tuer et à seize ans il tua son premier taureau à Alcala de los Panaderos (NOTA: Alcalá de los Panaderos ou Alcalá de Guadaíra)  d’un pinchazo et d’un coup d’épée.

C’est en 1883 que Torero a commencé à se présenter comme novillero, non seulement dans la province Andalouse, mais aussi à Valence, Barcelonne, (NOTA: Barcelone, em francês) Buyos, etc.

Il a alterné avec les novilleros et les matadores de cartel, dans les plazas de Madrid, Zaragona, (NOTA: Zaragoza, em castelhano) Huelva, Puerta, Malaga, Valladolid, etc.

En 1887, il fit son premier voyage en Amérique. Il fut engagé par D. Pablo Lopez, impressario très connu, pour faire quatorze courses à la Havane où il a eu toujours un vif succès.

De retour en Espagne, il se présenta à la place de Madrid où son travail a été très apprécié. Il y fit une belle saison et partit ensuite à Montevideo avec Lagartijo où il se fit remarquer en tuant les taureaux si difficiles de la Plata. Avec Mazzantini il a alterné à Puebla (Mexique), et enfin Salvador Sanchez (le grand Frascuelo), lui donna l’alternative dans la plaza de Madrid en 1889 et il a tué ses trois taureaux de trois magnifiques estocades.

Alternant à Madrid avec Lagartijo, il fut gravement blessé à la cuisse par un taureau de D. Manuel Banuelos de Colmenar. Tortero par son adresse, sa bonne méthode et son courage, s’est attiré une grande renommée en Espagne.

On nous annonce une mise en scène merveilleuse où figureront dans un défilé éblouissant, (José) Bento, l’élégant et hardi caballero, les matadors Tortero et El Ecijano, les cuadrillas, les picador, des alguazils, des monossabios, des areneros, etc. Que le soleil soit de la partie et la fête sera complète!...

Les toros ont été débarqués hier matin seulement rue Henri IV, et les quelques privilégiés qui se trouvaient à cet instant au coralle ont pu constater que les renseignements que la Chronique mondaine avait donnés, dans son précédent numéro, sur les bêtes d’Aleas, étaient exacts. Les fauves, c’est le mot, qui seront combattus dimanche dans nos Arènes sont en effet superbes comme formes, d’une finesse et d’une vigueur irréprochables. Ils ont, par leurs bonds désordonnés à la sortie des boîtes, inspiré une juste terreur aux aficionados présents. Tout cela est d’un bon augure pour la course de demain.

On peut, du reste, juger déjà de leur performance, car les fauves ont été photographiés dès leur entrée  dans le coralle par notre ami Crespon. La photographie très réussie est exposée depuis hier soir dans la salle des dépêches du Petit Marseillais, où on peut voir aussi les banderilles et les javelines offertes par plusieurs de nos confrères et plusieurs aficionados de notre ville: MM. Manse, avocat; A. Remézy, père; Fernand Lamouroux, de Montaud, avocat; L’Echo du Midi, Le Petit Républicain du Midi, Gaston Portal, E. Remézy fils, E. Espanet, La Chronique mondaine, Léon Ferrrière, F. Mandagout, Pierrre Fargeon, etc., etc.

In LA CHRONIQUE MONDAINE, LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE, Nîmes – 27 de Maio de 1893