Bibliothèque nationale de France
PLAZA DE
NIMES
DEUXIÈME
COURSE D’ABONNEMENT – 7 MAI 1893
La
deuxième corrida favorisée par un temps splendide a été excellente.
Les
toros de Hernan de belle performance et de poids ont été supérieurs, ceux de
Banuelos, plus petits mais bien pris, n’ont pas eu la même vigueur.
1º — Est
reçu à sa sortie par quelques passes de Gonzalitto et de Pepe-Hillo. Luis Leal
lui place une bonne paire de banderilles cuarteando,
un peu à droite. Gonzalitto deux demi-paires aprovechando. Cayetano après quelques bonnes passes de muleta,
termine par une magistrale estocade à volapié.
2º — Le
brillant caballero en plaza José Bento d’Araujo, le favori des nimois, pique avec
sa maéstria habituelle 2 rejons, dont la barbelure du fer insuffisante ne permet
pas l’adhérence, 4 banderilles parfaites intercalant entre elles quelques
recortes très appréciés des aficionados. Les deux dernières banderilles, une en
las tablas (contre la barrière) l’autre
al sesgo (à toutes jambes), ont
soulevé l’enthousiasme du public.
Aprés
avoir été désemboulé, ce toro est reçu par Pepe-Hillo avec 4 véroniques, 2
diverses e 1 passe de farol, très applaudies. Benito, après une salida falsa, lui cloue une demie paire.
Méry une paire à la demi-vuelta, et Leal une bonne paire légèrement cuarteando. Pepe-Hillo lui donne une bonne
estocade, un peu à droite après 14 passes avec la gauche.
3º — Prend
4 piques d’el Rubio et 2 de Baulero qu’il renverse. Cayetano très bien aux quites et dans les largas pour amener le toro au couloir ménagé pour enlever les
caoutchoucs. Par suite du peu d’entente des employés chargés de ce service et
malgré le travail de Gonzalitto, ce toro ne peut-être désemboulé.
Ils
reçoit 3 paires de banderilles et deux demies, dont une de Gonzalitto, al quiebro très bonne.
Cayetano
après 4 passes avec la gauche et 3 avec la droite, en finit par une estocade à volapié.
4º — Ce
toro mou et fuyard est arrêté, malgré ses ruades, par quelques passes de cape
très opportunes de Pepe-Hillo, il reçoit 4 demi-paires diverses de Luiz et
Eduardo Leal et une autre bonne paire du premier.
Avec 11
passes, dont 9 avec la gauche et 2 avec la droite Cayetano donne à ce toro, qui
avait choisi sa querencia près la
barriére, une estocade mauvaise et pose mal son plumero.
5º — Destiné
au caballero en plaza, a les cornes très ouvertes et est mou. (José) Bento (de
Araújo) toujours vaillant pique, malgré les mauvaises qualités du toro qui se
garde, 5 banderilles bonnes, mais un peu en avant, et après une salida falsa pique une paire vraiment
supérieure qui est très applaudie par les spectateurs.
Quelques
bonnes passes de Benito, rendent ce toro quedado.
Méry lui place une paire moyenne. Luiz deux demi-paires mauvaises et Méry une
demie semblable. Pepe-Hillo termine par une estocade un peu basse après 7
passes de muleta avec la gauche.
6º — Ce
toro très puissant a les cornes ouvertes, il reçoit une bonne vara de Baulero,
une d’el Rubio, pour une chute, qui permet à Cayetano de se montrer torero
parfait dans les quites. Deux bons
coups à pique longue et courte de chacun des picadores qui sont soulevés et
doivent rentrer au toril, une corne ayant perforé le caoutchouc.
Gonzalitto
après deux salidas falsas pose à ce
toro qui a conservé toutes ses facultés, deux paires al sesgo bonnes et une demi-paire moyenne. Benito une bonne et une
mauvaise paire.
Pepe-Hillo
le passe supérieurement de muleta et signale une si bonne estocade, que le
public applaudit frénétiquement.
RÉSUMÉ
Les toros. — Le 1er et le 2e bons,
le 4e et le 5e mous, le 3e et le 6e supérieurs.
Pepe-Hillo
s’est surpassé, torero intelligent et vaillant, plein d’à-propos et de sang
froid dans les quites, régulier dans
ses passes de cape et de muleta, il s’est montré matador consommé dans ses
estocades.
Les banderilleros. —
Travailleurs. Gonzalitto surtout, par son activité, sa supériorité aux
banderilles et quelques bonnes passes de manteau a su se faire applaudir.
Les Picadores. — Bons,
les bravos enthousiastes du public ont récompensé El Rubio et Baulero.
La
présidence bonne, les services intérieurs, comme celui du cabestro
déplorables.
En somme
très belle course et comme les aficionados souhaitent d’en voir beaucoup.
In LA MISE À MORT, Nîmes –
13 a 20 de Maio de 1893