2 DE ABRIL DE 1899 – ARLES: O CAVALEIRO JOSÉ BENTO DE ARAÚJO MENCIONADO NA CRÓNICA SOBRE O INÍCIO DA TEMPORADA NA PRAÇA DE ARLES (na imprensa francesa)


 

Bibliothèque nationale de France


TOROS

OUVERTURE DE LA SAISON TAURINE

EN ARLES LE 2 AVRIL

LAGARTIJILLO ET QUINITO

— LES TOROS DE TEODORE VALLE —

Enfin! voici la riante saison...

Partis de Nimes avec un ciel gris, menaçant, nous faisons notre entrée dans la bonne ville d’Arles avec un soleil splendide, où nous trouvons Mireille, très animée ce-jour là, en sa plus belle toilette printanière.

De nombreux amis do toréo s’étaient donné rendez-vous dans la cité provençale afin d’assister à l’ouverture de la saison taurine faite par les matadors Lagartijillo et Quinito, deux anciennes connaissances, qui avaient à combattre six fauves de Teodore Valle.

Le premier matador, Lagartijillo, fit sa première apparition à Nimes en compagnie du célèbre et regretté Espartero, dans une corrida où l’on fit une ovation très légitime, on pourrait même dire légitimiste, au pauvre Manuel; onc roy ne vit flotter autant de petits drapeaux blancs.


Quinito est ce jeune héros qui, par ses prouesses — le plus souvent inopportunes — sauva son directeur par un succés unique dans les annales de la tauromaquie. Il combattit, pour ses débuts, des toros de Concha y Sierra. La course fut si brillante que le public, qui vait crié: À bas Fayot! quinze jours auparavant, acclama le directeur et le caballero en plaza (José) Bento de Araujo traîna l’impresario au milieu de l’arène et lui fit faire le tour de la piste aux applaudissements et aux cris répétés de: Vive Fayot! — En ce temps-là, les écoliers de l’aficion n’avaient pas encore fait leurs études taurines.

Une belle chambrée — 10 à 12,000 spectateurs — applaudit le paseo, qui se déroule brillant, aux accents du Toréador, en garde... et voici le premier toro qui ne produit rien de saillant à signaler. Lagartijillo s’en débarrasse par deux coups d’épée et un descabello., qui lui valent quelques maigres applaudissements.

Le 2ème est expédié par Quinito avec une seule estocade d’une valeur plus que douteuse. Quinito recueille cependant de nombreux bravos pour son jeu de cape et de muleta.

Belle sortie du 3ème. Les picadors calment son ardeur guerrière par de trop nombreuses piqûres. Lagartijillo s’en débarrasse, après un travail des plus laborieux, — l’animal, à moitié mort, tenait querencia — par deux estocs très courts.

Le quatrième bicho roule un picador et jongle avec un banderillero. À ce moment, nous voyons le soleil et la lune sans éclipse, ce qui n’avait pas été prédit par nos astronomes. Quinito reçoit un mérlange de sifflets et de bravos pour trois estocades et deux essais de descabello.

Voici le 5ème, c’est le toro de la journée. Une belle et noble bête qui, dans sa course furibonde, renverse la cavalerie et après avoir chassé les banderilleros de l’arène, s’en prend aux barricades et les fait voler en éclats. Cette course est mouvementée. Lagartijillo se montre le vaillant matador des beaux jours; il terrasse la brute par une forte estocade. L’oreille lui est accordée au milieu d’une grande ovation. Cette oreille, la seule accordée dans cette corrida, est partagée entre les premières et le Club taurin d’Arles. — Mazette! quel honneur.

Le dernier toro donne une course monotone. Il est expédié par Joaquin avec une seule mais courte estocade. Quoiqu’à vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Quinito est salué par de nombreux applaudissements.

À part le cinquième, les toros de Vallé virent la mort bien jeunes. Ils furent un peu mous. Le grand soleil d’Espagne n’avait pas encore réveillé leur ardeur belliqueuse et donné à leur sang ce bouillonnement qui fait frémir la chair dans ce combat.

MANDOLINE.

In LA CHRONIQUE MONDAINE, LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE, Nîmes – 8 de Abril de 1899