10 DE JULHO DE 1893 - NÎMES: UMA CORRIDA COM TOUROS MÉDIOS... (na imprensa francesa)


 

CHRONIQUE

La Course espagnole d'hier. — Malgré un temps incertain, près de 18,000 personnes avaient pris place hier dans nos arènes pour la troisième corrida de muerte de la saison.

Sur l'estrade officielle étaient assis MM. le maire, Charrier, Tissot et Angleviel, adjoints; nadal, procureur général; des conseillers municipaux, etc.

Nous remarquons aus premières MM. le Mailler, préfet du Gard, Caze, général commandant d'armes et de nombreux fonctionnaires.

A 3 heures et demie le cortège composé des alguazils, caballeros, quadrilles, picadors et tout le personnel de l'arène fait une entrée très applaudie.

Bientôt le toril s'ouvre.

Le premier taureau apparait. Il est réservé à (José) Bento (de Araújo). Un peu fuyard il reçoit néanmoins 3 javelines et une banderille. (Applaudissements).

Grâce au train de cabestros il est rapidement désemboulé. El Gallo et Bonarillo lui font quelques jolies passes de manteau. Il reçoit trois magnifiques paires de banderilles. El Gallo le passe à la muleta et fait un bon simulacre. Le public est bien impressioné, il applaudit chaleureusement.

Le deuxième taureau est pour Maria Gentis, qui dans un beau costume bleu et grenat, monte en amazone un superbe cheval noir. Le taureau ne se prête pas facilement à la pose des javelines; elle en pique cependant une très bonne. On lui fait une ovation.

Le troisième taureau fait une belle entrée. Il ne va bien aux picadors qu'après les deux premières piques. Au total il en reçoit six coups. Après quatre paires de banderilles, El Gallo le passe ensuite à la muleta et le mate par deux pinchazos, un mete y saca et un descabello. (Mélange d'applaudissements et de siflets.)

Entr'acte de 20 minutes.

Le quatrième taureau, blanc et noir, parait devoir fournir une bonne course, mais bientôt il devient un peu fuyard; il saute la barrière. Il reçoit néanmoins 9 bonnes piques et une paire et demie de banderilles. Bonarillo dans un moment d'inattention se laisse prendre par la veste; il est soulevé et renversé mais sans blessures. Cet avaro parait avoir démoralisé le matador qui donne trois mauvais pinchazos et une estocade de côté. Les sifflets dominent les applaudissements.

Le cinquième taureau fournit une bonne course. Il prend huit piques. Badila le renverse sous un coup de pique formidable. (Applaudissements enthousiastes). El Gallo se fait frénétiquement applaudir dans un cambio de rodillas. Ce taureau reçoit ensuite une paire et deux demi-paires de banderilles. Bien préparé pour la mort El Gallo lui donne un pinchazo et le mate par une estocade remarquable. (Applaudissements).

Le sixième taureau est un des meilleurs si non le meilleur de la course. Il fonce sur les picadors. Badila et Soria le piquent 8 fois. Bonarillo et Gallo lui placent chacun des banderilles. Ce taureau reçoit une seule estocade de Bonarillo, après de bonnes passes de muleta, qui l'envoie à patres, mais lentement. Le matador par un descabello veut diminuer son agonie, mais le public ignorant proteste et pour satisfaire ce dernier il s'écoule quelques minutes désagréables.

Bibliothèque nationale de France

Résumé: Taureaux de belles performances, beaux d'allures, mais la plupart un peu fuyards, surtout le quatrième; les deux derniers excellents.

El Gallo, courageux, bien à la cape et aux banderilles, matador correct mais manquant un peu d'élégance à la muleta.

Bonarillo, mêmes qualités que le précédent, vaillant et audacieux, a été hier bien inférieur à lui-même, car généralement il tue son taureau du premier coup.

Picadors: excellents, notamment Badilo.

Banderilleros: travailleurs, nous citerons plus volontiers El Nene.

Et maintenant donnons nous rendez-vous le dimanche 13 Août, pour la course de CARA-ANCHA et FUENTÈS, avec six taureaux de Patilla, et remercions les autorités de bien vouloir faciliter, dans son exploitation, M. Fayot qui certainement fera des Arènes nimoises une plaza pouvant rivaliser avec les meilleures d'Espagne au grand contentement des nombreux aficionados de Nimes et de la région.

In LE PETIT MIDI, Nimes - 11 de Julho de 1893