10 DE SETEMBRO DE 1893 - BÉZIERS: CORRIDA COM TOUREIROS ESPANHÓIS E CAVALEIRO PORTUGUÊS JOSÉ BENTO DE ARAÚJO...

 


Bibliothèque nationale de France

Plaza de Toros

            Grande affluence dimanche, à la plaza, où Metodo devait estoquer le cinquième bicho de la corrida. Le paseo traditionnel s'effectue comme d'habitude et le 1er toro fait une entrée brillante. Après quelques passes de manteau, Metodo l'orne d'une excellente paire «al quiebro» que le public a soulignée par una tonnerre d'applaudissements ; un simulacre bien placé et enlevé presque immédiatement a terminé le travail de cette bonne bête, que nous devions revoir à la place du quatrième toro.

            Deuxième toro, moins bon que le précédent a fourni cependant au señor (José) Bento de Araujo l'occasion de produire un travail sérieux ; les javelines étaient placées d'une façon très convenable et avec un art dénotant un cavalier accompli ; les banderilleros Loquillo et Templao, ont piqué leurs fuseaux avec élégance, simulacre de Metodo, médiocre.

            Troisième toro, vigoureux ; il est reçu par Loquillo qui le cape de supérieure façon. Metodo, malheureux dans la pose du simulacre qu'il essaie de placer en vain à deux ou trois reprises et sans aucune passe de muleta, commence à indisposer le public, qui manifeste son mécontentement par d'énergiques sifflets.

            Le quatrième toro, mou, ne répond pas aux appels réitérés du caballero en plaza, qui fait néanmoins tout ce qu'il peut pour satisfaire le public. Cris et sifflets contre la direction qui fait remplacer le toro par le premier qui a déjà couru. A signaler une bonne paire «en la silla» par Metodo, qui place ensuite un bon simulacre.

            Le cinquième toro que le public attendait avec impatience, arrive, mais le picador n'a su tirer aucun parti de son rôle, aussi nous a-t-il fait assister à une parodie de la «suerte de vara» dont le public s'est fort amusé. Après le désamboulage, le toro est banderillé et arrive enfin au matador ; c'est le moment solennel, et toute l'attention du public qui asiste pour la première fois à la mort du toro, est concentrée sur Metodo, qui, après le brindis d'usage, s'avance vers l'animal, l'épée à la main.

            Quelques passes irrégulières de muleta et une demi-estocade à volapié portée delantera y baja, ont raison du bicho, qui tombe presque foudroyé, achevé par le puntillero.

            Résumé : course relativement bonne.

            Metodo, irrégulier en la brega, heureux à l'épée.

            De banderilleros : Loquillo et Templao.

            Picador, complètement nul.

            La direction a tenté un coup qui a réussi et elle ne s'arrêtera pas en si bon chemin, nous voulons bien l'espérer, et donnera avant la fin de la saison, une autre corrida, digne des vrais afficionados si nombreux que compte notre ville.

INTERIM.

In LE PUBLICATEUR DE BÉZIERS, Béziers - 15 DE SETEMBRO DE 1893