14 DE JULHO DE 1893 – NIMES: CORRIDA NO DIA DE FESTA NACIONAL COM TOUREIROS FRANCESES E CAVALEIRO JOSÉ BENTO DE ARAÚJO (na imprensa francesa)

 


Bibliothèque nationale de France

Chronique du Gard

NIMES

            Le 14 juillet aux arènes. — Nous avons dit hier par erreur que c’était le Pouly de Beaucaire qui combattrait, le 14 juillet, 6 taureaux espagnols dans les arènes. C’est le Pouly d’Aiguesmortes qu’il faut lire.

            Personne ne s’en fâchera, car ce jeune toréador travaille avec intelligence et il fait preuve de beaucoup de bonne volonté. Il a en outre la modestie de ne pas se comparer, comme certains autres, aux maîtres espagnols. Il reconnaît que les toreros français ne peuvent et ne doivent pas s’improviser matadors, ni prétendre à la science tauromachique des grands toréadors de l’Espagne.

            Mais nous sommes certains qye le 14 juillet le Pouly d’Aiguesmortes, qui est le premier toréador français, sera chaleureusement applaudi. Son quadrille est ainsi composé :

Le Pouly, (chef de quadrille) ; Grégoire Paul, (sauteur avec perche) ; Gauthier Saumur, (saut périlleux) ; Ferdinand Auzeby (attaqueur et razetier).


            Nous avons déjà dit que M. (José) Bento de Araujo, caballero en plaza, avait bien voulu promettre à la ville son concours gratuit.

            Ajoutons que deux picadores seront joints au quadrille français.

            6 taureaux seront choisis parmi les meilleurs de ceux achetés en Espagne par M. Fayot. Tous paraîtront dans l’arène les cornes emboulées.

In LE PETIT RÉPUBLICAIN DU MIDI, NIMES – 7 de Julho de 1893

28 DE MAIO DE 1893 – NIMES : VÉSPERA DA CORRIDA COM TOUREIROS ESPANHÓIS E CAVALEIRO PORTUGUÊS (na imprensa francesa)

 


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LA

COURSE DE DEMAIN

 

Arènes de Nimes

C’est demain qu’aura lieu la grande course si impatiemment attendeu par les aficionados.

Le temps est depuis deux jours au beau définitif et tout fait espérer une journée splendide.

Les deux matadores El Tortero et El Ecijano, leurs cuadrillas et les picadores arriveront ce soir dans notre ville.

La blessure de Pepete

            Le Toreo de Madrid nous donne des détails sur la blessure reçue par Pepete dans la plaza de Talavera la Reina. Cette ville donnait une grande course de taureaux, en l’honneur de la fête de la localité. Pepete était engagé pour tuer des taureaux de Suarez. Après avoir expédié les trois premiers taureaux, il fut blessé par le quatrième, au moment de l’estocade, et reçut un coup de corne pénétrant de quatre centimètres dans les basses côtes droites.

            M. Fayot a reçu du docteur José Call y Morros, un certificat sur papier timbré constatant que cette blessure met Pepete dans l’impossibilité de se rendre à Nimes.

            Les aficionados n’auront pas à regretter son remplacement par El Tortero, qui jouit en Espagne d’une réputation plus grande encore.

Les taureaux d’Aléas

            Nous avons visité ce matin, dans les corral de la rue Henri IV, les taureaux expédiés par la ganaderia d’Aléas.

            Ce sont des bêtes superbes, beaucoup plus fortes et plus hautes que celles qui ont fourni les courses de Pepe-Hillo. Chose extraordinaire, elles ne paraissent pas avoir souffert des fatigues de leur long voyage. Très vigoureux, tous les taureaux sont très beaux de formes et les cornes sont toutes régulières et bien plantées. À en juger par l’apparence, ils doivent fournir une course magnifique. En tout cas, nous avons rarement vu un bétail aussi parfait. Demain nous le verrons à l’œuvre.

            Voici le programme détaillé de cette gran corrida :

Gran Corrida Espagnole

de 6 taureaux de 5 ans, provenant de la ganaderia d’Aleas, combattus par les matadors de Cartel.

            Juan Jimenez (a) El Ecijano

            Enrique Santos (a) Tortero

et le caballero en plaza, Jose Bento d’Araujo.

Composition des Cuadrilles ;

Matadores :

Juan Jimenez,                       EL ECIJANO.

Enrique Santos                    TORTERO.

           

Banderilleros :

José Martinez,                     PITO.

Juan Rodriguez,                  MOGINO CHIRA.

Eduardo Alabazan,            MORENITO.

Domingo del Campo         DOMINGUIN.

Jose Perez,                           CALIFO.

Salvador Aparicio,             EL ALBANEL.

Domingo Almanso,            EL ISLINO.

Ramon Boseh,                     RAMONET.

 

Picadores :

Gervasio Ruiz,                     TRES CALES.

Felipe Molina,                     TELILLAS.

Eduardo Blanc,                    RIÑONES.

            Alguazils, Monos Sabios, Areneros, Vaqueros, Trains de mulets, Cabestros.

            Brillant orchestre. — Des musiciens spéciaux exécuteront les sonneries espagnoles.

Ordre de la course :

1.º Carbonero, picadores et Tortero et cuadrilla.

2.º Papelero, caballero et El Ecijano et cuadrilla.

3.º Guindo, caballero et Tortero et cuadrilla.

4. Negociante, picadores et El Ecijano et cuadrilla.

5.º Pollero, picadores et El Ecijano et cuadrilla.

6.º Criminal, picadores et El Ecijano et cuadrilla.


            Les taureaux seront emboulés pour le travail du caballero et des picadores, et désemboulés séance tenante pour le travail des cuadrillas. Les deux derniers taureaux seront combattus à l’Espagnole.

            Après le troisième taureau, vingt minutes d’entracte.

            Bars et buffets tenus par M. Barrandon.

            Les compagnies des chemins de fer P.-L.-M. et du Midi, organiseront des trains spéciaux pour l’aller et le retour des spectateurs.

Prix des places :

            Premières numérotées, 15 francs ; Secondes numérotées, 19 fr, ; Toril, 5 fr. : Amphithéatre, 3 fr.

            On peut recevoir des places par correspondance en envoyant le montant plus 0 fr. 50 pour le retour recommandé.

            S’adresser à M. A. Fayot, directeur, hôtel du Luxembourg, à Nimes.

            Les bureaux de ventes des cartes seront ouverts d’une façon permanente aux Arènes, à partir du 24 mai, de 2 h. à 6 heures du soir, et le dimanche 28 mai, à partir de 8 heures du matin.

            N.-B. — Une fois la course commancée, aucune réclamation ne sera admise.

            L’argent ne sera pas reçu aux portes et on ne délivrera aucune contremarque de sortie.

In LE PETIT RÉPUBLICAIN DU MIDI, Nimes – 27 de Maio de 1893

28 DE MAIO DE 1893 – NIMES: CORRIDA EXCEPCIONAL COM DOIS GRANDES TOUREIROS ESPANHÓIS E O CAVALEIRO JOSÉ BENTO DE ARAÚJO (na imprensa francesa)

 


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GRANDE

COURSE ESPAGNOLE

Du 28 Mai

 

ARÈNES DE NIMES

Tout le monde a encore présente à la mémoire la belle course qui a été donnée le 7 août dernier, dans les Arènes de Nimes, où Cara-Ancha mata deux taureaux du duc de Veragua.

            Le 28 mai, la direction convie les aficionados à une solennité tauromachique qui promet d’être plus imposante encore que celle du 7 août.

            Deux matadores de Cartel Pepete et El Ecijano combattront dans notre plaza 6 toros neufs provenant de la ganaderia fameuse d’Aléas.

            Voici le programme détaillé de cette gran corrida :

            Dimanche, 28 mai 1893, à trois heures ¾.

Gran Corrida Espagnole

de 6 taureaux de 5 ans, provenant de la ganaderia d’Aleas, combattus par les matadors de Cartel.

            Juan Jimenez (a) El Ecijano

            Jose Rodriguez (a) Pepete

et le caballero en plaza, Jose Bento d’Araujo.

            Composition des Cuadrillas :

Matadores :

Juan Jimenez,                       EL ECIJANO.

Jose Rodriguez,                  PEPETE

Banderilleros :

José Martinez,                                 PITO.

Juan Rodriguez,                              MOGINO CHIRA.

Eduardo Albazan,                          MORENITO.

Domingo del Campo,                    DOMINGUIN.

Jose Perez,                                       CALIFO.

Salvador Aparicio,                        EL ALBANEL.

Domingo Almanso,                        EL ISLINO.

Ramon Boseh,                                  RAMONET.


Picadores :

Gervasio Ruiz,                                 TRES CALES.

Jose Pino.

Felipe Molina,                                 TELILLAS.

Eduardo Blanc,                               RIÑONES.

Alguazils, Monos Sabios, Areneros, Vaqueros, Trains de mulets, Cabestros.

Brillant orchestre. — Des musiciens spéciaux exécuteront les sonneries espagnoles.

Ordre de la course :

Papelero, caballero et El Ecijano et cuadrilla.

Carbonero, picadores et Pepete et cuadrilla.

Negociante, picadores et El Ecijano et cuadrilla.

Guindo, caballero et pepete et cuadrilla.

Criminal, oicadores et El Ecijano.

Pollero, picadores et Pepete et cuadrilla.

            Les taureaux seront emboulés pour le travail du caballero et des picadores, et désemboulés séance tenante pour le travail des cuadrillas. Les deux derniers taureaux seront combattus à l’Espagnole.

Après le troisième taureau, vingt minutes d’entracte.

            Bars et buffets tenus par M. Barrandon.

Les compagnies des chemins de fer P.-L.-M. et du Midi, organiseront des trains spéciaux pour l’aller et le retour des spectateurs.

Prix des places :

            Premières numérotées, 15 francs ; Secondes numérotées, 10 fr. ; Toril, 5 fr. ; Amphithéatre, 3 fr.

            On peut recevoir des places par correspondance en envoyant le montant plus 0 fr. 50 pour le retour recommandé.

            S’adresser à M. Fayot, directeur, hôtel du Luxembourg, à Nimes. (NOTA: O hotel, situado no centro da cidade, foi demolido em 1954.)


            Les bureaux de ventes des cartes seront ouverts d’une façon permanente aux Arènes, à partir du 24 mai, de 2 h. à 6 heures du soir, et le dimanche 28 mai, à partir de 8 heures du matin.

N.-B. — Une fois la course commencée, aucune réclamation ne sera admise.

            L’argent ne sera pas reçu aux portes et on ne délivrera aucuna contremarque de sortie. 

Trains spéciaux

Sur le P.-L.-L.

            En prévision de l’affluence considérable des étrangers qui se rendront à Nimes pour la grande course espagnole du dimanche 28 mai, la Compagnie P.-L.-M. a organisé des trains spéciaux et supplémentaires sur les principales lignes.

            Le nombre des étrangers sera en effet plus grand encore que le 7 août dernier, si on en juge par les demandes de places qui affluent à la Direction. De Montpellier, de Marseille, d’Avignon, de Lyon et même de Rome, des aficionados ont retenu leurs cartes.

            Ce sera la première fois qu’on verra dans les Arènes de Nimes, deux matadores de cartel alterner avec leurs cuadrillas.

            Nous avons déjà dit que PEPETE et EL ECIJANO étaient deux matadores d’alternative. Ajoutons qu’à une récente course donnée dans une grande plaza espagnole, Pepete a maté ses taureaux avec une telle maestria qu’on lui a fait une ovation enthousiaste et qu’il a obtenu deux fois l’oreille du taureau, ce qui est la plus grande preuve de satisfaction des aficionados espagnols.

            En présence de l’affluence des demandes, nous croyons devoir avertir les aficionados qui veulent être bien placés soit au toril, soit aux secondes, soir aux premières, à se presser de retenir leurs places.

In LE PETIT RÉPUBLICAIN DU MIDI, Nimes – 25 de Maio de 1893

30 DE ABRIL DE 1893 – NIMES: PRIMEIRA CORRIDA DA TEMPORADA FOI UM SUCESSO APESAR DA PALHAÇADA DOS… (na imprensa francesa)

 


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Chronique du Gard

Arènes. — La course d’hier. — On peut dire que la première course de la saison était un événement impatiemment attendu dans notre ville et dans la région. Pour une partie du public, elle a été satisfaisante ; elle a été une déception pour beaucoup ; elle a été pour nous ce à quoi nous nous attendions, c’est-à-dire un mélange de bon et de mauvais. Nous ferons la part de l’un et de l’autre avec l’impartialité que M. Fayot lui-même attend de nous.

Il est incontestable que la nouvelle direction s’est attiré la sympathie du public par le brillant programme qu’elle a annoncé, et si beaucoup de nos concitoyens ont d’abord protesté contre une élévation du prix des places à laquelle ils n’étaient pas habitués, tous reconnaissent aujourd’hui que la direction, en s’imposant pour faire bien et beau de grands sacrifices, se trouvait dans l’obligation d’augmenter le prix d’entrée.

Mais M. Fayot ne connait encore exactement ni les mœurs de notre pays, ni la disposition de nos arènes, et il a commis une double erreur par la création des troisièmes et par une distinction trop grande (au point de vue du prix) entre le toril et l’amphithéatre.

 Jusqu’à aujourd’hui nous avons voulu laisser M. Fayot entièrement à lui-même ; nous n’avons pas voulu imiter quelques uns de nos confrères et lui distribuer chaque jour dans nos colonnes, observations, conseils et avertissements. Nous avons pensé que la meilleure leçon est celle de l’expérience. L’expérience est faite aujourd’hui, et nous nous bornerons à constater ce qui est, avec une franchisse dont M. Fayot, en homme inteligent, saura nous tenir compte, puisque c’est dans son intérêt autant que dans celui du public que nous parlons.

Nous évaluons approximativement à 8.000 personnes le chiffre des spectateurs. Mais la plupart avait pris place dans l’amphithéatre, et, ainsi que nous l’avions prévu, les troisièmes étaient absolument vides et c’est à peine si une cinquantaine de personnes occupaient le toril.

Les dix premiers gradins de l’amphithéatre qui forment l’hémicycle, à la suite des premières et des secondes, étaient littéralement nus. Et c’était un triste spectacle, qui a tout d’abord jeté sur la course une sorte de monotonie, que cet espace vide de gradins ensoleillés, d’ordinaire pris d’assaut par les plus zélés et les plus ardents des aficionados.

Toute la course s’en est ressentie, car on n’a pas trouvé de la part du public cet enthousiasme auquel nous sommes accoutumés.

 Dès le début cependant, on a pu constater la valeur du quadrille qui nous était présenté. Pepe-Hillo est un toreador de race, qui connait bien son art, hardi et toujours sûr de lui-même, maniant avec beaucoup d’adresse la cape et la muleta. Il était bien secondé par son sobresaliente Gonzalito, et ses banderilleros, qu’on n’a pas aasez longtemps vus à l’œuvre, paraissent former une «cuadrilla» très homogène.

 Le premier taureau, vaillant et très franc, a été correctement travaillé. Il a reçi trois paires de banderilles et, après douze passes de muleta, il a reçu le simulacre de la mort par une estocade franche et bien placée.

Le caballero en plaza (José) Bento de Araujo a paru ensuite dans l’arène, tout pimpant dans son magnifique costume argenté, monté sur son beau cheval gris, admirablement dressé. (José) Bento (de Araujo) dont le souvenir était encore présent à la mémoire de tous, a été accueilli par une salve d’applaudissements. Il a combattu, avec l’habileté dont il a déjà fait preuve à la grande course du 7 août (1892), le deuxième et le quatrième taureau qu’il a piqué de ses javelines, de ses banderilles, soulevant chaque fois par son adresse et son sang-froid les bravos du public.

Hélas ! il n’en a pas été de même des Pegadores nègres. Les malheureux, malgré toute leur bonne volonté, ont été impitoyablement hués et sifflés. Nous sommes obligés de reconnaître en effet que ces pitreries de cirque, très dangereuses assurément, sont à la fois disgracieuses, sans intérêt et sans art. Ce sont des clowneries indignes d’un vrai spectacle tauromachique ; et nous espérons bien que la direction, devant les protestations unanimes du public, renoncera à cette partie de la course.


Les spectateurs eussent beaucoup préféré voir les taureaux

exclusivement travaillés par le quadrille et ils l’ont manifesté au 3e et au 5e taureau, en réclamant à grands cris Pepe-Hillo et ses toreros.  

            Le dernier taureau a heureusement donné entière satisfaction au public. Il a été travaillé de façon parfaite par la cuadrilla. Pepe-Hillo et Gonzalito l’ont d’abord capé de très près ; il a été ensuite banderillé huit fois, et notamment par les deux chefs, avec beaucoup d’adresse. Enfin, après huit passes de muleta très serrées il a été estoqué d’une façon magistrale.

            Cette dernière course a été la meilleure de l’après-midi et c’est ainsi sur une excellente impression que le public s’est retiré.

            Les taureaux étaient, à l’exception du deuxième, pleins de fougue et de franchise.

            Avec un tel bétail, la course eût été excellente, si les exercices des pegadores ne lui avaient enlevé la plus grande partie de son intérêt.

Nous devons tenir compte à M. Fayot de ses  excellentes intentions, des sacrifices considérables  qu’il s’est imposés, mais nous devons à la vérité de dire qu’on attend mieux de lui. Qu’il se conforme au goût du public, qui est le meilleur juge en la matière, et qu’il considère bien qu’à Nimes on aime l’art tauromachique, mais qu’on n’admet pas, comme on fait à Paris, que les pitreries se mêlent au noble travail des toreros.


On applaudira toujours le caballero en plaza, car son travail est synonyme d’adresse, d’habileté, d’élégance et de courage ; le public répugnera toujours à celui des Pegadores qui est grossier et stupide.

            Pour nous résumer nous dirons qu’il y avait dans le spectacle d’hier les éléments d’une course magnifique. Il appartient à M. Fayot de ne retenir que ces éléments.

            En supprimant les pegadores dont le public ne veut pas et en les remplaçant par deux picadores, en supprimant les troisièmes inutiles et en diminuant les prix du toril, la direction peut être assurée de faire dimanche prochain une bonne recette.

P.-S. — On nous signale de très justes observations au sujet de la suppression de quelques entrées aux premières, de l’incommodité du bar du rez-de-chaussée, enfin de la longueur excessive du contrôle.

            Nous aurons à revenir sur ces détails et à signaler au contraire de nombreuses et très heureuses innovations.

In LE PETIT RÉPUBLICAIN DU MIDI, Nimes - 1 de Maio de 1893

9 DE JULHO DE 1893 – NIMES: TOROS DE MUERTE COM O CAVALEIRO JOSÉ BENTO DE ARAÚJO (na imprensa francesa)

 


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TOROS DE MUERTE

Dimanche 9 juillet, à 3 h. précises 

GRAN CORRIDA ESPANOLA

de six toros de cartel de la Ganaderia de Exmo Señor don Henrique de Salamanca, marque S/5 devise blanche, combattus par les matadores de cartel :

 

Fernando Gomez (a) EL GALLO.

Picadores :

Jose Bayard (a) BADILA.

Nicasio SORIA.

Banderilleros :

Santos Lopez (a) PULGUITA.

Cayetano FERNANDEZ.

Miguel BOURGUET.

Francisco Bonal (a) BONARILLO.

Picadores :

Miguel SALQUERA.

Jose Lopez (a) MELILLA.

Banderilleros :

Manuel Ruiz (a) EL NENE.

Antonio Lobo (a) LOBITO CHICO.

M. Morolès (a) MAZZANTINITO.

Par le caballero en plaza, José Bento de Araujo, et la caballera en plaza, Mlle Maria Gentis.

ORDRE DE LA COURSE

À trois heures, présentation des cuadrillas, cortège ; 4 alguazils à cheval, 6 alguazils 8 pieds, 1 timbalier, 2 valets de pied, 2 clairons, carosse de gala ; 1 cocher, 2 laquais, cuadrillas, quatre carpinteros, deux vaqueros à cheval, monos sabios, gens de service. Les deux premiers toros seront emboulés pour le travail des banderilleros et des matadores.

Après le 3e toro, 20 minutes d’entracte.

Les quatre derniers toros seront combattus cornes nues et à l’espagnole : 2 par El Gallo et 2 par Bonarillo.

Noms et couleurs des toros : N. 29, Fidelo, colorao oji negros castaña por el cuello. — N. 48 Payaso, castaña albardado, poco bragado. — N. 38 Moralo, castaño retinto, liston. — N. 39 Pandito, retinto oscuro, bragado. — N. 27 Vencejo, castaño retinto, bragado. — N. 4 Tostado, berrendo en negro, liston, calzado, lucero coliblanco.

Orchestre des Touristes du Gard et des Enfants de Nimes.

Ouverture des portes à midi.

Avis essentiel. — Un bureau de location sera ouvert aux Arènes à partir du 6 juillet de 2 à 6 heures du soir, jusqu’au samedi soir on peut se procurer des billets à partir du lundi 3 juillet en écrivant à M. Fayot, directeur, rue Henri IV, nº 5, à Nimes, et en envoyant le prix des billets plus 0,40 pour le retour par lettre recommandée. — En cas de mauvais temps avant la course la Direction ne remboursera pas le prix des billets pris à l’avance, ces billets devront être conservés pour la course semblable qui suivra celle renvoyée.

N.B. — Une fois la course commencée, aucune réclamation ne sera admise. — L’argent ne sera pas reçu aux portes et on ne délivrera aucune contremarque de sortie.

In LE PETIT RÉPUBLICAIN, Paris – 7 de Julho de 1893

20 DE AGOSTO DE 1893 – NIMES: O CAVALEIRO JOSÉ BENTO DE ARAÚJO LIDA UM TOURO DESEMBOLADO (O 4.º) NA SUA ÚLTIMA CORRIDA NA CAPITAL DO GARD (na imprensa francesa)

 
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Chronique du Gard

NIMES

La novillada du 20 août. — Pour la première fois à Nimes, nous aurons dimanche prochain une novillada dans les arènes de Nimes. On appelle ainsi une course fournie par des matadors de novillos (jeunes taureaux). Ces matadors ne sont pas encore consacrés «de cartel» par l’alternative, mais quelques-uns jouissent en Espagne d’une grande réputation et sont en passe de devenir des maîtres. C’est le cas des deux matadors que nous applaudirons dimanche prochain.

            Le jeune Gavira courait dernièrement à Barcelone avec Guerrita, El Gallo et Jarana.

            Manene est le frère de Fuentès qui a combattu dimanche dernier dans les arènes de Nimes.


            Cette course sera la dernière dans laquelle paraîtra le caballero en plaza (José) Bento de Araujo. À cette occasion le célèbre rejoneador combattra un taureau à cornes nues. C’est là une lutte dangereuse d’autant plus méritoire pour notre courageux caballero qu’il expose aux cornes de l’animal un cheval d’une valeur inappréciable.

            Les cuadrilles seront composées comme suit :

            1re Cuadrilla. — Francisco Pineira (a) Gavira, matador. Juan Rivero (Cueras), Germino Oregon (Geramo), José Lismero (El Carpintero), banderilleros.

            2e caudrilla. — Eusebio Fuentès (a) Manene ; Joaquin Benasalvas (Barberillo) ; Justo Sanchez (Juirini) ; Dario Montero (El Serio), banderilleros.

            Picadores. — Julio Vicente (Cerrajas) ; Joaquin Sanchez (El Formalito) ; Manuel Sanchel (El Rubio).


            Le 1er taureau sera travaillé cornes emboulées par (José) Bento de Araujo et la cuadrilla, les 2e et 3e, cornes nues par les picadores et la cuadrilla ; le 4e, cornes nues par (José) Bento (de Araujo) et la cuadrilla ; le 5e, sera maté par Gavira ; le 6e, par Manene.

Le prix des places est fixé comme suit : secondes, 5 fr. ; toril, 2 fr. 50 ; amphithéatre, 1 fr. 50.

À ce prix réduit, les Arènes seront bondées dimanche prochain.

Aux Arènes. — Nous croyons devoir protester contre les jets de serpentins dans la piste des Arènes. Ces rubans de papier multicolore effraient les chevaux et les taureaux et peuvent même occasionner des chutes des toréadors.

Le maire serait bien inspiré en prenant un arrêté interdisant les jets de serpentins avant la fin de la course.

In LE PETIT RÉPUBLICAIN, Paris – 15 de Agosto de 1893

7 DE AGOSTO DE 1892 – NIMES: UMA CORRIDA POUCO BANAL DEVERAS EXCEPCIONAL (na imprensa francesa)

 



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CARA-ANCHA A NIMES

La course du 7 août

Nous donnons un peu plus loin le compte rendu de la course de dimanche, mais il nous a paru nécessaire de faire quelques réflexions sur les conséquences de cette solennité tauromachique. Nos lecteurs nous pardonneront d’oublier un moment de politique.

            Enfin le fait est acquis : on a tué à Nimes ! Enfin on a accédé au désir si longtemps manifesté par toute une ville et par toute une région amoureuse d’un specatacle dont on les avait privées depuis si longtemps et on a tué !!!

            On s’est enfin carrément assis sur la loi Grammont qui est faussée entièrement par ceux qui ont mandat de l’appliquer. On a admis une bonne fois pour toutes que l’erreur que l’on commet dans son application était bien une erreur et qu’on devait passer outre. On l’a fait et nous applaudissons.

            Dans l’intérêt même du parti que nous défendons, nous, journal républicain, nous sommes heureux de voir qu’on renonce enfin à froisser des susceptibilités et qu’on fait taire bien des murmures qui s’élevaient depuis longtemps, même parmi les plus fidèles d’entre nos partisans, qui accusaient nos mandataires d’une impuissance par trop grande.

            Que nos édiles ne s’y trompent pas : dans les délirants bravos qui ont éclaté à la splendide fête tauromachique de dimanche, il leur en revient certainement la plus large part et ce frénétique enthousiasme était tout autant la manifestation de la reconnaissance du public, à qui on donnait enfin gain de cause, que la juste récompense accordée au travail merveilleux auquel on assistait.

            Si notre municipalité avait pu perdre un seul instant la sympathie dont sont animés ses administrés, elle pourrait se flatter de l’avoir reconquise et au-delà dans l’après-midi du 7 août. Nous en sommes heureux pour elle et ne lui ménageons pas nos éloges.

            Tout le monde, du reste, mérite des louanges.

            La Direction de la rue Pergolèse, représentée à Nimes par le si sympathique comte del Villar, par M. Fayot et par d’autres hautes personnalités qui, bien que moins en lumière, n’en ont pas moins été actives, a droit, non seulement à nos éloges sans réserve, mais encore à toute la reconnaissance de la population aficionada du Midi en entier, car hier, elle a contribué à implanter d’une façon magistrale les courses de mise à mort. Et si nous disons de tout le Midi nous n’exagérons rien et en prenons le témoignage à l’encombrement de la gare, aux nombreux trains venant de directions diverses. Le public aficionado a contracté, vis-à-vis de ces sympathiques et peu ordinaires impressarii, une dette de reconnaissance, si comme nous le pensons bien, c’est grâce à leur initiative hardie que les courses de mises à mort sont implantées dans Nimes.

            Le public a donné également une preuve de la confiance qu’on peut avoir et dans son bon sens et dans sa connaissance en tauromachie. Nous devons l’en féliciter grandement.

            Il ne nous reste qu’à exprimer notre désir qui est celui des 15.000 spectateurs de dimanche. C’est le suivant : il est impossible que, une fois la preuve faite, les administrateurs de la rue Pergolèse ne donnent pas une suite à la course du 7 août. Nous sommes certainement l’interprête du public en demandant pour le 21 août une deuxième grande course. Nous pensons qu’une data rapprochée vaut mieux, car plus tard, en septembre, nos campagnes sont dans la fièvre des vendanges, et bien que l’attrait du plaisir soir grand, l’importance de la récolte l’emporterait.

            Nous conservons le ferme espoir que le spectacle de dimanche n’est qu’un premier jalon de planté et un grand pas de fait, en tout cas, vers l’accomplissement des désirs populaires en ce qui est des courses espagnoles.

G…

La Course

Dès le début de la course, le public a été enthousiasmé. Le cortège a fait son entrée avec un cérémonial auquel nous étions peu habitués.

            Les alguazils en costume, la cuadrilla, le caballero en plazza, les picadores, toute l’armée des aréneros, des monos sabios ont été fort appréciés.

Puis à une sonnerie toute espagnole, le spectacle a commencé.

            1er taureau. — Calcetero. — Noir, bien en formes, mais mou et de peu d’énergie. Il prend néanmoins cinq piques bonnes sans conséquences sérieuses et deux bonnes demi paires de banderilles.

            Cara-Ancha donne de bonnes passes de muletta dont deux avec la main gauche et deux avec la main droite et fournit une bonne estocade à Volapié.

 

            2e taureau. — Polvorillo. — Son nom n’est pas volé, c’est une vraie dynamite; fougueux, plein d’ardeur et de sang. Les cornes sont courtes, delantèra, la droite est cassée.


            (José) Bento de Araujo entre dans la piste. Son jeu, inconnu aux Nimois, provoque un grand enthousiasme. Il place admirablement ses rejons. Le public applaudit frénétiquement et fait une ovation à (José) Bento (de Araújo).

            Il reçoit 4 banderilles bonnes, après de superbes passes. Il saute plusieurs fois la barricade, et se rue avec tant de violence sur elle qu’il la brise. Il faut signaler deux bonnes paires de Carillo et de Frutos. Cara-Ancha fait des passes qui enlèvent le public.

            Lobo est merveilleux à la muletta. Il s’agenouille devant le taureau ; le public enthousiaste réclame la mort. Bon simulacre au volapié.

            Une ½ paire mauvaise de Jose Diaz. Le toro se met entablerado près du toril. Il est difficile aux banderilles. Il en prend deux bonnes paires de Frutos et de Manuel Garcia. Lobo prend la muleta, il fait 2 bonnes passes droites, 3 de gauche et donne l’estocade un peu haute.


            4e taureau. — Calabazo. — Le taureau est grand, bien encorné. (José) Bento de Araujo, fait ses exercices qui lui valent de longues ovations. Puis le toro reçoit 3 piques d’el Artillero, et 1 courte excellente de Manuel Vargas.

            Cara-Ancha prend les banderilles. Il fait une fausse attaque où il fait preuve, en évitant la bête, de sa science profonde. Il fait un appel et place à l’écart d’une façon merveilleuse une paire, puis deux autres paires supérieures, à frente. Trois autres paires supérieures sont placées par Carillo, Frutos et Cara-Ancha. Enthousiasme.

            Le diestro s’arme de la muleta. Il fait deux passes à gauche, trois à droite, une de poitrine et quatre autres droites. Il donne l’estocade excellente à volapié. Acclamations.

            5e taureau. — Cigueño. — Celui-ci fait une sortie fort applaudie. Il reçoit deux piques courtes bonnes de Trigo, le cheval est blessé. Trois bonnes piques sont données par Salguero, dont le cheval est tué. Cara-Ancha fait de bons quites dans les cinq chutes.

            Trigo donne une excellente pique. Son cheval est renversé. Cara-Ancha fait un quite para la queue.

            Pedro Campos place bien une paire. Carillo en place une superbe, puis une demi-paire.

            Cara-Ancha prend la muleta et l’espada. Le public applaudit puis devient attentif. Un grand silence se fait. Le diestro fait une à droite, une à gauche et une à droite.

            Il donne d’abord une estocade courte au volapié. Au second coup d’épée, il rencontre l’os à gauche. Il fournit ensuite une demie estocade bonne.

            Le taureau se couche. Cara essaie un descabello et est désarmé. Il essaie ensuite 5 descabellos. Le puntillero achève l’animal. Applaudissements.

            6e taureau. — Finito. — Il est noir, fait une bonne sortie, et va prendre aussitôt une pique de Francisco Parente. Il bondit et blesse le cheval au cou. Cara fait plusieurs passes redondo (en rond) fort remarquables. Le toro prend deux bonnes piques de Vargas, Lobo fait un quite excellent. Trois chútes. Le taureau est collant. Il attaque Parente qui fournit une bonne pique et est renversé. Cara fait un quite fort applaudi.

            Lobo place deux bonnes paires. José place une mauvaise ½ paire. Le toro prend querencia près du toril. Lobo place une très bonne ½ paire.

            Cara-Ancha fait 5 bonnes passes de muleta changées. Le toro fuit, Cara le rejoint. Il fait 2 bonnes passes de droite, une bonne à gauche et donne d’abord un pinchazo, puis tue l’animal de deux bonnes estocades. Ovation frénétique.

L’impression

            La satisfaction a été générale. Le public était heureux d’avoir assisté à une grande et belle course. Les organisateurs, ont dû être flattés dans leur amour-propre des marques de sympathie, que ne leur a pas ménagé le public.

            C’est pour eux un encouragement dont ils tiendront compte, nous en sommes sûrs. Dax et Mont-de-Marsan ne se flatteront plus d’avoir diminué à leur avantage notre vieille réputation, l’élan est donné. Les grandes fêtes de l’épée, brillant au soleil devant la foule joyeuse, sont consacrées.

In LE PETIT RÉPUBLICAIN, Paris – 9 de Agosto de 1892