Chronique du Gard
NIMES
La novillada du 20 août. — Pour la première fois à Nimes, nous aurons dimanche prochain une novillada dans les arènes de Nimes. On appelle ainsi une course fournie par des matadors de novillos (jeunes taureaux). Ces matadors ne sont pas encore consacrés «de cartel» par l’alternative, mais quelques-uns jouissent en Espagne d’une grande réputation et sont en passe de devenir des maîtres. C’est le cas des deux matadors que nous applaudirons dimanche prochain.
Le jeune Gavira courait dernièrement à Barcelone avec Guerrita, El Gallo et Jarana.
Manene est le frère de Fuentès qui a combattu dimanche dernier dans les arènes de Nimes.
Cette course sera la dernière dans laquelle paraîtra le caballero en plaza (José) Bento de Araujo. À cette occasion le célèbre rejoneador combattra un taureau à cornes nues. C’est là une lutte dangereuse d’autant plus méritoire pour notre courageux caballero qu’il expose aux cornes de l’animal un cheval d’une valeur inappréciable.
Les cuadrilles seront composées comme suit :
1re Cuadrilla. — Francisco Pineira (a) Gavira, matador. Juan Rivero (Cueras), Germino Oregon (Geramo), José Lismero (El Carpintero), banderilleros.
2e caudrilla. — Eusebio Fuentès (a) Manene ; Joaquin Benasalvas (Barberillo) ; Justo Sanchez (Juirini) ; Dario Montero (El Serio), banderilleros.
Picadores. — Julio Vicente (Cerrajas) ; Joaquin Sanchez (El Formalito) ; Manuel Sanchel (El Rubio).
Le 1er taureau sera travaillé cornes emboulées par (José) Bento de Araujo et la cuadrilla, les 2e et 3e, cornes nues par les picadores et la cuadrilla ; le 4e, cornes nues par (José) Bento (de Araujo) et la cuadrilla ; le 5e, sera maté par Gavira ; le 6e, par Manene.
Le prix des places est fixé comme suit : secondes, 5 fr. ; toril, 2 fr. 50 ; amphithéatre, 1 fr. 50.
À ce prix réduit, les Arènes seront bondées dimanche prochain.
Aux Arènes. — Nous croyons devoir protester contre les jets de serpentins dans la piste des Arènes. Ces rubans de papier multicolore effraient les chevaux et les taureaux et peuvent même occasionner des chutes des toréadors.
Le maire serait bien inspiré en prenant un arrêté interdisant les jets de serpentins avant la fin de la course.
In LE PETIT RÉPUBLICAIN, Paris – 15 de Agosto de 1893