7 DE AGOSTO DE 1892 - NIMES: SUCESSO DO CAVALEIRO JOSÉ BENTO DE ARAÚJO (na imprensa francesa)


Bibliothèque nationale de France

Corrida des toros

Le Journal du Midi nous apporte le compte rendu des courses de taureaux qui ont eu lieu, dimanche, dans les arènes de Nimes, devant un public composé de 25,000 personnes environ.

Les afficionados de notre région liront cela avec intérêt:

A trois heures trois quarts, on sonne la Salida (la sortie).

On ouvre les portes du toril, et alors commence un défilé d'alguazils, de picadors, de toreros, etc., comme on n'a jamais vu dans nos arènes.

On remarque beaucoup la superbe allure du caballero en plaza, José Bento de Araujo, monté sur un magnifique coursier.

Premier taureau. - Mauvaise sortie; s'avance lentement au milieu du cirque, fond sur un picador qui le repousse. L'animal reçoit trois paires de banderilles après avoir été travaillé au manteu para Cara-Ancha qui exécute successivement plusieurs passes, dont une véronique, très applaudies.

Passes de muleta de Cara-Ancha fort bien réussies.


Deuxième taureau. - Brillante sortie; animal plein de feu et de sang. Reçoit successivement, et aux applaudissements de la foule, trois banderilles du caballero en plaza. Les exercices de José Bento (de Araújo) fort bien réussis d'ailleurs et exécutés avec autant de grâce que de crânerie, enthousiasment le public. Passes de manteu et véroniques par Cara-Ancha et sa quadrille qui se dépense beaucoup. Le taureau rendu furieux saute la barricade, vient à la porte de droite qu'il fait voler en éclats, avec une partie de la barricade, renverse le gardien qui est immédiatement dégagé par les toreros.

Nouvelle pose de banderilles par le caballero en plaza et nouveaux bravos. On desemboule le taureau qui reçoit deux paires de banderilles posées d'une façon magistrale par Carillo et Fuentès. Passes de muleta très brillantes par Fernando Lobo, sobresaliente. L'animal est ramené avec une adresse inouie par Cara-Ancha. (Applaudissements).

Troisième taureau. - L'animal va droit sur le picador Francès Parente qu'il renverse; il passe ensuite à Vergas qu'il enverse également. Les picadors se reèvent et donnent successivement de bons coups de pique: Manuel Vergas est de nouveau bousculé.

Banderilles médiocres par Frutos et Pedro Campo: l'animal se présente mal et évite les coups. Frutos et Pedro parviennent cependant à piquer le taureau de deux paires, d'une façon convenable. Passes de muleta par Fernando Lobo, dont le sang-froid et l'adresse sont remarquables.

Quatrième taureau. - L'animal reçoit coup sur coup six banderilles de José Bento (de Araújo) dont on applaudit toujours l'adresse et l'habileté. Le taureau lui-même en est ahuri. Bravos frénétiques de la foule.

Cara-Ancha s'avance près du caballero et lui adresse ses félicitations en lui donnant une bonne poignée de mains aux applaudissements des spectateurs.

Le taureau est ensuite banderillé par Cara-Ancha qui le pique de trois paires, de diverses façons et toujours de mieux en mieux. L'enthousiasme et du public tient du délire.

Passes du muleta par Cara-Ancha.

Cinquième taureau. - Non emboulé. Brillante sortie. L'animal fond d'un trait sur le premier picador qui le repousse; il reprend de l'élan et se précipite sur le second qui se défend mal et le renverse; le cheval mis hors de combat. A peine détourné, le taureau se rue sur le premier picador et enfonce ses cornes dans le ventre du cheval qui tombe blessé. Trois autres chevaux sont renversés et mis hors de combat. Les picadors quittent l'arène; le public hue et les réclame. L'animal reçoit trois paires de banderilles de Carillo et de Fuentes qui montrent beaucoup d'adresse.

On sonne la mort:

De toutes parts éclatent des cris de: A mort! A mort!

Cara-Ancha prend une épée; il adresse son brindis aux autorités. (Applaudissements sur tous les points.) Passes de muleta réussies. L'animal est encore plein de vigueur; il reçoit six coups d'épée; au sixième seulement il s'affaisse et est achevé par le cachetero. (On applaudit et on siffle.)


Sixième taureau. - Belle sortie. Premier picador démonté, cheval renversé; on le croit éventré, mais il se relève et lance une ruade pour prouver qu'il a encore de la vigueur; une seconde fois le taureau fond sur lui et le met cette fois hors de combat. La taureau reçoit deux bonnes paires de banderilles.

Cara-Ancha exécute plusieurs passes de muleta très hardies. Il donne un premier coup d'épée; puis un second. Le taureu rend le sang par la bouche et s'affaise; il se relève quelques secondes pour tomber encore. Le cachetero met un terme à ses soufrances.

Résumons ce compte rendu un peu trop succinct, peut-être, en disant que cette course a été pleinement réussie. Cara-Ancha et son quadrille ont fait des merveilles, mais una grande part du succès revient au caballero en plaza José Bento de Araujo dont les exercices sont autant palpitants d'intérêt que sa personne est sympathique.

In L'EXPRESS DU MIDI, Toulouse - 9 de Agosto de 1892