24 DE SETEMBRO DE 1893 - BÉZIERS: MAU TEMPO NA PRAÇA DE TOUROS (na imprensa francesa)

 

Bibliothèque nationale de France

BÉZIERS

Les grandes affiches apposées sur les murs de notre ville annonçaient une grande course de gala. Beaucoup de monde aux Arènes malgré une pluie fine qui n'a cessé de tomber. Grande affluence sur le passage du caballero et toreros pendant le tour de ville. A trois heures la clef du toril est remise à un alguazil et la pose commence (applaudissements) au son de la Marseillaise.

Trois heures 10 on sonne au toro: Guillaume sort, noir, joli camargue. Quelques passes de manteau, deux paires de banderilles de Templao.

Guadalajara prend la muleta, essaie maladroitement de faire une passe. Le toro le soulève et l'envoie contre las tablas; il a été dégagé par Método et Loquillo. Guadalajara se retire (sifflets) et ne reparait plus dans la piste..... que pour le paseo final. Le simulacre a été posé et enlevé par Método.

 

2º Toro blanc, tête noire, espagnol, paraît emboité pour le travail du caballero. (José) Bento (de Araújo) lui pose une javeline; le bicho ne bouge pas, on le dirait empaillé; la cuadrilla cherche à l'attirer; le toro fait semblant de la poursuivre, le caballero en profite pour lui poser deux javelines (on entend à plusieurs reprises lou ferré.)

Il revient désemboulé, quelques passes de Valverde et de Dedieu (qui remplace Caretera malade). Método pose le simulacre qu'il enlève immédiatement (Applaudissements).

3º Toro rouge fuyard ne cherche qu'à sauter las tablas; on cherche en vain de le caper. Loquillero est malheureux aux banderilles, n'en pose qu'une demi-paire. Colon se fait applaudir en posant une bonne paire. Templao pose assez bien un simulacre.

4º toro rouge et noir, fuit le manteau. Método, malgré sa bonne volonté, ne peut faire qu'une passe de cape. La pluie tombe fine mais très serrée. Après une paire de Colon, Método prend muleta, adresse le brindis à la présidence, à la ville de Béziers et aux demoiselles, s'avance vers le toro, le pique trois fois, la boue l'oblige à se déchausser, il glisse tout le temps et le bicho fuit la muleta, le pique encore une fois et réussit à lui enfoncer l'épée jusqu'à la garde; mais dans l'épaule. Cette estocade basse donne lieu à quelques sifflets. Le puntillero l'achève et les mulets enlèvent le toro de la piste.

5º toro rouge et noir espagnol, 2 paires de Templao et Morenito. Método prend la muleta. À la 3ème fois, qu'il essaie d'estoquer le toro il est renvoyé sur les tablas et sa tallaguilla déchirée laisse sortir un drapeau blanc (Rires). Il rentre dans la piste en boitant, lui fait une passe et lui enfonce l'épée jusqu'à la garde, mais au milieu de l'épaule (sifflets); l'épée ressortait sous la jambe gauche. Método prend une autre épée et tue le toro par une bonne estocade. Le puntillero lui donne son coup de grâce.


6º toro noir, jolie bête espagnole emboulée; se lance sur le caballero qui lui pique une bonne javeline. Le toro poursuit toujours et s'en laisse planter encore quatre (Applaudissements). (José) Bento (de Araújo) se retire. La cuadrilla sous une pluie de sifflets travaille l'emboulé.

Método ne pouvant s'en tenir s'était retiré de la piste. Une bonne paire de Colon.

Templao prend la muleta essaie de faire une passe et roule sous les pieds du toro.

Il se relève pose et enlève le simulacre.

Course mauvaise. Le bétail était vieux et roublard. Les deux bichos estoqués n'étaient pas à leur première sortie. La pluie, c'est vrai, a contribué à rendre le travail difficile. Les toreros étaient  déchaussés, la piste était pleine de boue. Un peu de sable n'aurait pas été de trop. (José) Bento (de Araújo) a été très applaudi au dernier toro (qui était assez bon et le meilleur de la journée).

Método, quoique blessé, a donné une bonne estocade au dernier. Je ne parlerai pas de Guadalajara qui s'est retiré après avoir reçu une égratignure du premier toro. Templao, Dedieu et Colon ont été passables.

La blessure que Método a reçue à la cuisse a 3 centimètres d'étendue sur 4 de profondeur.

Il en sera quitte pour 6 jours de repos.

R.

 

In LE TORERO, Paris - 1 de Outubro de 1893