25 DE JUNHO DE 1893 - NÎMES: CONVERSA SOBRE TOUREIROS E TOUROS (na imprensa francesa)

 

Bibliothèque nationale de France

QUINITO-CENTENO

Causerie en une foule d'intéressés

LA PRESSE POUR. — Eh bien, espèces de petits canards hebdomadaires qui tomberez avec les feuilles mortes, nous vous attendons au compte-rendu. Qu'allez-vous dire de la course Quinito.

LE PICADOR. — Hosannah!

LA BANDERILLE. — El corrida del dia 25 Junio ès estada mouy bonito! Espatanta! Bouena, Bouena!

LE FURET NIMOIS. — Vous dites?

EL TORERO. — Toros boyantes. — Paseo écornifistibulanto, un paou charlatanté. — Caballos mortos: Macache? — Entrada: bono galetto. Quinito (aprés la corrida) bueno al senoritas.

LE FURET NIMOIS. — Ah, oui, les senoritas (voyez aux Parlons d'Elles!) — Et la Mise à Mort que dit-elle?

LA MISE À MORT. — Je dis que M. Fayot est enfin entré dans son programme. La course du 25 juin eût dû être donnée en mai.

M. FAYOT. — Enfin, messieurs, vous vous déclarez satisfaits.

TOUS EN CHŒUR. — Vive Fayot!

LA MISE À MORT. — Avec tout çà, maintenant que ça commençait à devenir joli, on m'expulse, comme un simple récollet.

LA PRESSE POUR. — Vous serez plus à l'aise dehors.

UN BRULEUR DE CHAISES. — Je m'abonne à la Mise à Mort.

UN ABONNÉ. — Et vous Furet que dites-vous de la course?

LE FURET. — Je dis ce que j'ai toujours dit: ce sont les bons taureaux qui font les bonnes courses. Mais il est rare d'offrir une course comme celle du 25 juin où pas un taureau n'a raté.

UN ARENERO. — Et le carosse. C'était-il gentil, çà.

UN SÉNATEUR. — Hum!!

GAVROCHE. — Quoi? Hum! Hum!

LE SENATEUR. — Eh bien, je préfère (José) Bento (de Araújo) à cheval qu'en carrosse.

UN MONSIEUR SERIEUX. — Ne nous avait-on pas promis une caballero en plaza?

UNE MONDAINE. — Mademoiselle Gentis?

LE FURET. — Voici: Mlle Maria Gentis qui assistait en simple spectatrice à la course du 25 juin est une mignonne écuyère de haute école qui a fait ses débuts au cirque de Paris. Elle était à l'hippodrome en 1889 pendant toute l'exposition. Carnot et le Shah de Perse l'ont applaudie.

Mais ses chevaux qui n'ont pas été montés depuis deux mois ont besoin d'être travaillés. 

Elle ne pourra donc paraître dans la course du 9 juillet.

UN ABONNE DE L'AMPHITHEATRE ALLANT AU TORIL. — Est-elle aussi forte que (José) Bento d'Araujo.

LE CABALLERO DE SAINT-REMY. — Tè vè: vous savez bien qu'à impossible nul n'est tenu. Mais elle plaira.

LE TORERO. — Ce Furet est épatant. Dans ses comptes-rendus de course, il parle de tout excepté de la course.

LE FURET. — Vous savez bien que nous n'y entendons rien, nous confondons les al quiebro avec les media vuelta!

LE TORERO. — Achetez la brochure de Mosca: Toros et Toreros. Vous pourrez faire votre instruction taur.... ine, éine, ique, ou omachique.

MONNIER. — Est-ce que dans cette brochure on apprend à mater les toros.

TORTERO. — Çà ne s'apprend pas, Monsieur, ça nous vient de naissance!

UN RAZETIER. — Vioou! Bourrel!

A ce moment passe un guitariste ambulant qui sur l'air de la sérénade espagnole de Laurvald, chante le couplet ci-dessous, en s'adressant à M. Fayot

Un tas de gens dévorés par les nieïros,

Ils t'ont brûlé deux milliers de cadieïros,

T'épate pas

Ah! caramba

Ce n'est pas toi qui paie les pots cassa

Ah! Ah!

In LE PETIT FURET, Nimes - 1 a 8 de Julho de 1893