25 DE SETEMBRO DE 1921 - ARLES: O "BELO" CAVALEIRO JOSÉ BENTO DE ARAÚJO RECORDADO EM FRANÇA (na imprensa francesa)


Bibliothèque nationale de France

La fumisterie d'Arles du 25 Septembre

Le spectacle "mixte" qui a eu lieu dimanche dans le magnifique amphithéatre de la Cité des Constantins, n'avait rien de tauromachique, et ne fut qu'une vraie mascarade, une bien piètre Charlotade. La Direction des Arènes avait cédé ses droits à une direction passagère. Mais lui en prit, et MM. Lombard et Moreau doivent regretter aujourd'hui d'avoir eu confiance en des personnes qui, en organisant un aussi mauvais spectacle, ont failli créer de graves incidents.

Les Clubs Taurins d'Arles avaient fait leur devoir

Les Sociétés taurines, le "Club Taurin d'Arles", "Lou Ferri", "Pouly III", "La Muleta", toutes quatre d'Arles, avaient fait leur devoir, ainsi d'ailleurs qu'elles l'avaient promis au Conseil de la F´dération des Sociétés Taurines de Nimes, le 18 septembre. En apportant leur protestation à M. le Maire, contre la mise à mort de quatre toros espagnols déjà courus en capéa à Toulouse, les Clubs Taurins d'Arles ont bien mérité de l'aficion, car ces protestations amenèrent l'interdiction de la mise à mort de ces quatre toros criminels.

La Commission extra-municipale avait demandé l'interdiction pure et simple de la course

Les membres de la Commission extra-municipale, sachant que des toros espagnols sont impossibles à lidier, avaient demandé au maire l'interdiction pure et simple du spectacle criminel qui se préparait. La Commission ne voulait pas de capéa avec de pareilles bêtes inabordables; d'ailleurs, les événements ont prouvé que la Commission avait pleinement raison. Les quatre toros de Antonio Fuentès étaient de vrais maîtres d'armes et il a fallu un certain courage aux deux novilleros Paco Hernandez et Cerecito pour pouvoir exécuter, tant bien que mal, toutes les suertes.

Le caballero en plaza

Les communiqués, les prospectus, etc., avaient annoncé la présence d'un fameux rejoneador; et le bon public croyait qu'il allait voir un beau cavalier de premier ordre monté sur un superbe cheval; mais, dès la rentrée du caballero, les illusions s'envolèrent. On pensait voir un deuxième Ruy da Camara, ou un beau (José) Bento de Aarujo, hélas! le caballero en plaza d'Arles, ressemblait étrangement à un dresseur de chevaux, qui, à chacune des corridas de Nimes, vient mettre à point la cavalerie et qui se nomme Rafael Sanchez "Faroles".

D'ailleurs, monté sur un cheval quelconque, la suerte du rejon aurait été mauvaise, pour peu que l'Aléas eût chargé le cavalier.


Autre déveine

Le toro de réserve qui provient de la ganaderia de D. Manuel Aléas, sort péniblement, mollement, se tenant à peine sur les jambes. La bête est superbe de présentation, sauf dans l'armure, cornes en avant. Le bicho prend place à côté de sa sortie et ne bouge plus. En vain "Gabardito", le novillero chargé de seconder le caballero, le cite avec la cape, rien n'y fait. Le cavalier passe et repasse. L'Aléas, indifférent à tout, ne bouge pas de place. Sur cette masse de chair immobile, le rejoneador pique un rejon en pleine cruz. Nous pensons que l'Aléas va bondir, rien, le boeuf ne bouge pas. Autre rejon dans la patte, cette fois-ci, le cavalier renonce et s'en va. Nous poussons un soupir de soulagement. Ce n'est pas une grande perte!

Le novillero entre en scène

"Gabardito" s'avance avec la muleta et épée, cite l'Aléas en vain, lui met le drapelet rouge sur le museau, rien n'y fait, l'Aléas a décidé d'obéir aux ordres de la S.P.D. A. Il ne bougera pas, fera grève, empêchant de ce fait la lidia, espérant que des incidents violents naîtront qui feront interdire la mort de ses fréres. Le public, bon enfant, rigole, et demande la rentrée du toro. On demande auparavant les banderilles à feu; il n'y en a pas!

La Présidence quitte son poste!

La Présidence, impuissante, croyant à une bronca terrible, apeurée, abandonne son poste, impuissante d'ailleurs à se faire obéir d'une direction qui n'existe pas. Nous estimons cependant qu'il était du devoir de notre vieux camarade Max Rolland qui occupait la Présidence, d'y rester, de tenir tête à l'orage et de prendre vigoureusement en mains les rênes, de défendre les intérêts du public; c'est devant l'orage que l'on voit les présidents à poigne. La suite est que le public a pris possession de la place du président.

La trompette annonce que le troisième toro de capéa sera estoqué

Le toro d'Aléas rentrée, le trompette annonce que le troisième toro de capéa sera estoqué. Par qui, demande-t-on? - On verra celà tout à l'heure, répond sérieusement le trompette.

"Gabardito", lui, déclare qu'il se récuse et s'en va.

Les organisateurs de cette fumisterie parlementent avec "Hernandez", qui accepte d'estoquer le criminel qui, d'ailleurs, est impossible à toréer. Tant bien que mal, on place six paires de banderilles.

Coup de théatre

Paco "Hernandez" va chercher muleta et épée, mais c'est en vain  que l'on cherche l'estoc, elle a disparu. "Gabardito" a tout emporté.

On fait patienter le public qui, de plus en plus, s'amuse de cette mascarade, et on va chercher les épées à l'hôtel. Au bout de demi-heure, les armes arrivent. "Hernandez" s'arme et commence à combiner pour savoir comment il va estoquer le Fuentès qui part sur l'homme d'un bour de piste à l'autre!

On va évidemment assister à un massacre.

Le maire d'Arles intervient

À ce moment précis, le commissaire de police notifie à Hernandez, de la part de M. le Maire d'Arles, que s'il tente de mater le toro, l'ordre est donné d'arrêter le novillero et qu'un arrêté d'expulsion sera pris par la suite.

Devant la loi, Paco s'incline, et, théatralement, pose sa muleta et son épée au centre du redondel et salue la foule qui applaudit ou siffle!

La comédie taurine d'Arles est terminée, sans incidents, ni accidents.

Je ne pense pas que M. le Maire d'Arles autorise de longtemps des directions passagères dans la plaza arlésienne, ce sera heureux d'ailleurs pour sa ville et pour l'aficion. Le public fut sage et il eut raison.

LUCERITO


In L'AFICION, ORGANE OFFICIEL DE LA FÉDÉRATION DES SOCIÉTÉS TAURINES DE FRANCE ET D'ALGÉRIE, Montpellier - 2 de Outubro de 1921