Vieux Carnet Taurin
"Midi Taurin" donnera dans tous ses numéros um compte-rendu des anciennes courses afin que ses lecteurs puissent faire la comparaison avec celles d'aujourd'hui nous commencerons par:
La Grande Corrida du Dimanche 7 Août 1892
6 Toros de 5 ans de la Ganaderia du duc de Veragua combattus par Cara Ancha (1ère espada) Lobito (sobresaliente) et Jose Bento de Aranjo (NOTA: José Bento de Araújo) (cabalero en plaza) (NOTA: caballero en plaza).
La course espagnole a eu le don, comme il était à prévoir d'attirer dans notre ville une grande quantité d'étrangers.
Les trains arrivés dans la matinée de dimanche étaient bondés et plusieurs ont eu du retard à cause des voitures supplémentaires qu'il a fallu ajouter dans diverses stations.
À une heure les portes de notre amphithéatre se sont ouvertes. les places non numérotées ont été vite occupées, et dès deux heures nos arênes présentaient un magnifique coup d'œil. Un peu avant l'ouverture de la course, il y avait autant de monde que pour une représentation gratuite
À trois heures ½ M. le Maire et les adjoints prennent place dans la tribune officielle. Aux premières nous remarquons Mme. Le Mailler et M. le Préfet, M. le général commandant d'armes et M. le Trésorier payeur général et un grand nombre de notabilités.
Lorsque M. le Préfet et M. le Maire sont entrés, le public les a fortement acclamés.
Les Musiques des Touristes du Gard et des Enfants de Nimes se font entendre.
À l'heure fixée, quatre heures moins le quart, une sonnerie annonce l'ouverture de la course.
Deux aguazils à cheval se présentent devant les autorités, puis retournent au toril. Ils reviennent bientôt, précédent un cortège composé de six aguazils à pied; (José) Bento de Aranjs (NOTA: José Bento de Araújo), cabalero en plaza (NOTA: caballero en plaza), magnifiquement costumé et bien campé sur un cheval gris; Cara Ancha, son quadrille, les quatre picadors (NOTA: picadores), les mules et les muletiers.
Ce défilé obtient un vif succès.
Chacun prend vite sa place et la course commence.
Le premier taureau, Calcetero (NOTA: Calcetero), noir et blanc, très ardent fait une brillante sortie. Le caballero en plaza, lui plante quatre javelines. Rendu furieux, il franchit la barricade et la démolit. Il reçoit deux autres javelines courtes. On fait une ovation à José Bento (de Araújo).
Trois bonnes paires de banderilles lui sont placées par Carillo et Fuentes. Le simulacre de la mort est fait par Lobito, après neuf passes de muleta superbes. Le taureau est ramené chaque fois avec le manteau devant la sobresaliente par Cara Ancha avec beaucoup de maestria. L'enthousiasme est à son comble.
Le troisième taureau, Volante, brun et blanc, sort bien, il est vif, il reçoit six coups de pique et trois paires de banderilles. L'animal devient mou et difficile à travailler.
Lobito fait encore le simulacre de la mort.
Le quatrième taureau, Calabazo (NOTA: Calabaza ?), noir et moucheté est réservé à José Bento (de Araújo) qui lui plante avec beaucoup d'adresse six javlines (NOTA: javelines), applaudissements chaleureux. Cara Ancha banderille ensuite brillamment ce taureau par trois fois.
Cara Ancha, après dix passes de muleta remarquables pose le simulacre. Des bravos chaleureux se font entendre. On crie: la mort ! La mort !
Le cinquième taureau, Ciguèno (NOTA: Cigueño), jaune, non emboulé, se présente bien. Il tue un cheval et en met plusieurs hors de combat, reçoit quatre coups de piques et trois paires de banderilles.
Le public crie avec insistance irrésistible ! la mort ! la mort !
On passe une épée à Cara-Ancha, qui adresse un brindis aux autorités et tue la bête après huit passes de muleta avec trois estocades et quatre descabellos. Applaudissements et sifflets se font entendre. M. le Préfet se retire, et M. le Maire quitte également sa place.
Le sixième taureau, Finito, noir, fond en sortant sur les picadors (NOTA: picadores) et les renverse, mais reçoit cinq coups de pique. Il est bien banderillé, avec trois bonnes paires par Carillo et Lobito. Cara-Ancha exécute de nombreuses passes magnifiques de muleta. Il estoque la bête d'un seul coup d'épée. De nombreux applaudissements se font entendre. En résumé, bonne course, bien ordonnée, et qui aurait été parfaite si les taureaux qui devaient être mis à mort avaient été piqués d'avantage.
Cette course s'est terminée à 6 h. 30.
In MIDI-TAURIN, Nimes - 1 de Fevereiro de 1925 (jornal mensal durante o Inverno e semanário no Verão)

