25 DE OUTUBRO DE 1891 - PARIS: TOUREIROS ESPANHÓIS E PORTUGUESES NUMA DAS ÚLTIMAS CORRIDAS DA TEMPORADA (na imprensa francesa)

Bibliothèque nationale de France

LA 23ème COURSE

À PARIS

Y sale la cuadrilla

De los toreros,

Valentin y Joseito

Son los primeros.

Cette fois le président agite son mouchoir à l'heure fixée, et les timbaliers sonnent la salida pour:

1.— Cabrillo, portant la devise blanche; il ne réalise pas l'idéal du taureau brave; les picadores sont gris comme le temps, les banderilleros placent quatre paires pour donner à Valentin Martin, en violet et or, le temps de déplier la muleta.

Le coup d'épée, bien marqué, reste un peu court.

2. — Gatidano, devise blanche, ranime la course. (José) Bento de Araujo place trois javelines, dont une déplorable, et deux banderilles, l'une trop basse, l'autre régulière.

Les banderilleros posent une paire et demie, et Joseito (grenadine et or), sur une demi-douzaine de passes naturelles, indique une estocade, de devant, au pas de banderilles.

3. — Corazon, une bête de choix, dont la vigueur et le courage ont résisté à l'action émolliente de notre climat pluvieux. Ce noble animal, qui porte les couleurs de Tres Palacios, reçoit une vilaine pique (marronazo) du Rubio qui doit réintégrer le patio. Cirilo et l'Amateur français, en revanche, obtiennent un énorme succès, et les quites de Joseito sont très remarqués.

Valentin Martin prend le taureau sur la quatrième paire et le cape avec bonheur; une trentaine de passes dont six de poitrines, et une estocade à volapié très bonne qui lui vaut des applaudissements nourris.

4. — Bandolero, de Orozco, ne jalouse pas les lauriers de Corazon, et, à la demande du public, il est changé aussitôt.

C'est un ardent et féroce Mazpule qui se présente; ses bonds désordonnés, ses mugissements rauques épouvantent les chevaux qu'il attaque éperdument et que les picadores défendent comme ils peuvent, car l'animal croit à la pique (crecer el palo), se transforme, colle.

Valentin exécute des passes de cape, Joseito enlève la devise; la cuadrille se dévoue, deux paires sont placées entre temps. Une dame enthousiasmée jette son éventail dans l'arène; à qui l'hommage s'adresse-t-il?

Tengo un amante hechichero,

Que vale mas que un Peru,

Y su oficio es de torero,

Torerito y Andaluz.

Elle est extraordinairement jolie et blonde de ce blond de limaille d'or fauve qu'on ne rencontre que chez les Espagnoles de la province de Valence.

Los cabellos de mi rubia

Se los ha robado al sol;

A mi, me ha robado la vida,

El alma y el corazon.

Joseito a pris la muleta et, seul, au milieu du cirque il exécute un court mais brillant assaut, terminé par un magnifique coup d'épée donné à taureau reçu.

Ovation méritée; chapeaux, cigares et fleurs.

5. — Lagarto sort, comme le taureau suivant, de la fameuse ganaderia du duc de Véragua (rouge et blanc). (José) Bento (de Araújo) lui place cinq javelines parfaites et une autre trop basse, puis une banderille très bonne.

L'animal est brave et franc, Valentin le cape, puis lui place une paire de banderilles avec la chaise, passable, et une seconde paire al cuarteo, bien. Il salue alors le taureau al recorte avec le chapeau d'un aficionado et revient prendre la muleta, pour une longue série de passes que couronne l'estocade à volapié de rigueur qui reste contraire et de biais.

6. — Zar est formidable, noir, goulu de chair. Ce monstrueux animal est reçu para la cuadrille qu'il disperse. Joseito le passe en véronique; le taureau donne avec une telle violence sur la pique, que le brave Antonio vide les arçons; "Descends donc de ton cheval, hé, feignant!"

L'amateur se met sur les rangs, et avec Cirilo tient tête à ce rude jouteur qui prend en tout onze varas.

Zar s'arrête juste devant la belle dame à l'éventail, et la contemple avec intérêt.

Si el hoyo de tu barba

Fuera pilita,

Mas de quatro (sic) tomaran

Agua bendita.

(Si la fossette de ton menton était un bénitier, plus de quatre y prendraient l'eau bénite).

Il est trés espagnol ce taureau russophile, mais il n'accepte qu'une paire et demie, avant que Joseito lui décerne son estocade à volapié et de devant, qui termine la journée.

ESCAMILLO.

In LE TORERO, Organe officiel des Arènes de France, Paris – 1 de Novembro de 1891